EXÉ N°29 – Septembre / octobre / novembre

Publié le 06 septembre 2017

ÉDITO

Il est des procédés constructifs qui deviennent des symboles ; d’une époque, d’un contexte économique, de préoccupations environnementales. L’isolation thermique par l’extérieur (ITE) est de ceux-là ; de par sa prompte expansion depuis une dizaine d’années, ses vertus thermiques et ses développements techniques variés et constants. Qu’il s’agisse de construction neuve ou de réhabilitation, elle est rapidement devenue une habitude constructive, une évidence technique. Au risque de devenir un réflexe ? Au risque de limiter le propos architectural à un catalogue de solutions idoines ? Alors même que l’actualité dramatique britannique nous démontre qu’il reste encore des incertitudes à lever, nous consacrons notre rubrique CONSTRUCTION à ce sujet sensible et ô combien urbain !

Urbain l’est aussi l’éclairage architectural dont les desseins et les techniques ont profondément évolué depuis quelques années. Avec la prise en compte de ses dimensions sensibles et sensées, il est devenu une matière du projet riche d’un vocabulaire adapté à l’échelle humaine aussi bien qu’à l’échelle urbaine. Servant l’identité et la fonction des bâtiments, sa conception est un trait d’union entre l’environnement proche et l’utilisateur, au-delà de sa seule fonction utilitaire. Il en va ainsi des six projets que nous vous présentons dans ces pages, à l’image de New’R d’Hamonic et Masson, dont l’éclairage des balcons filants, subtil et fonctionnel, évite l’écueil du phare dans la nuit. Ou bien encore le Neurocampus de VIB à Montpellier, dont les lignes de LED viennent finement souligner une présence compacte. Et malgré le caractère impalpable de cette matière, il est aussi question de précision dans les volontés et les mises en œuvre, comme l’atteste la remarquable mise en lumière du Musée national estonien signé DGT, ou celle encore du nouveau siège de la société Veolia livré par Dietmar Feichtinger à Aubervilliers. Les pleins et les vides, l’ombre et la lumière sont alors réinterprétés et reformulés, à la nuit tombée.

Enfin, l’actualité de ces derniers mois met en question « l’hypertechnologie » des enveloppes des bâtiments tertiaires. Qu’il s’agisse du nouveau campus Jourdan de Thierry Van de Wyngaert avec son exquis paravent de brise-soleil low-tech ou le nouveau siège de la Caisse d’épargne Aquitaine signé Architecture-Studio doté d’une façade simple peau, il y a comme un esprit fondamental qui souffle sur l’architecture hexagonale.  

Rendez-vous le 17 novembre 2017 avec un trentième numéro exceptionnel consacré au trait ; l’architecture dessinée, afin d’être transmise, pour être construite.

Nadège Mevel
Rédactrice en chef

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