Il est temps à nouveau…
Il revient de loin, de très loin. Attaqué sur ses fondamentaux – le commerce physique –, le centre commercial semble enfin avoir trouvé la voie de l’omnicanal. Chahuté sur sa vocation – le commerce de masse –, le centre commercial a fait évoluer son ADN. Montré du doigt sur son modèle anti-écologique – le tout-voiture –, le centre commercial a travaillé son expérience et son accessibilité.
Après les quarante glorieuses qui ont fait de cet actif à la fois le chouchou des consommateurs français et la martingale des investisseurs, le centre commercial aura, au cours de cette dernière décennie, traversé bien des vicissitudes. L’on ne compte plus les maux auxquels il a été confronté : concurrence effrénée et parfois déloyale du e-commerce, désamour des consommateurs français, crise du Covid...
Tour à tour martingale des investisseurs et mal-aimé des consommateurs, le centre commercial s’apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire qui pourrait s’intituler, sobrement mais justement, « Renaissance ». Cette renaissance, elle est multiple, diverse et à 360 degrés. Reconquête de son public en travaillant son mix merchandising, mais aussi son expérience utilisateur. Reconquête de ses investisseurs fatigués par deux ans de Covid. Reconquête de ses enseignes avec une nouvelle granularité de l’offre, en rupture avec le modèle de la locomotive alimentaire et l’ultra-domination de l’équipement de la personne.
Puisant sans doute son inspiration dans la formidable mutation voulue de la nouvelle génération des retail parks, le centre commercial accouche d’un nouveau business model moins basé sur le footfall et plus centré sur l’expérience et la mixité. Pour le centre commercial, qui devrait au passage se chercher une nouvelle sémantique, « il est temps à nouveau de prendre le souffle à nouveau et de nous jeter à l’eau ».
Sandra Roumi, présidente déléguée, directrice de la publication, Business Immo