L’hôtellerie dans l’œil du cyclone
Désertée, touchée en plein cœur, meurtrie : l’hôtellerie paye décidément un lourd tribut à la triple crise sanitaire, économique et sociale mondiale. Du luxe qui n’a jamais réouvert ses portes depuis le premier confinement à l’hôtellerie d’affaires en passant par les boutiques-hôtels : quasiment tous ses segments de marché, avec des infortunes diverses, sont en souffrance. Avec le bureau, l’hôtellerie est en outre l’actif qui suscite le plus d’incertitudes et d’inquiétudes dans un avenir proche de la part des professionnels de l’immobilier comme en témoigne le 5e Panorama de l’immobilier et de la ville coproduit par EY, la Fondation Palladio et Business Immo. Et pourtant... En dépit de ce tableau décidément bien noir, l’hospitality pourrait renaître plus vite qu’il n’y paraît de ses cendres. À plusieurs conditions... Tout d’abord que le produit poursuive sa mue déjà entamée depuis plusieurs années comme l’a illustré la foisonnante exposition consacrée à ce sujet passionnant au Pavillon de l’Arsenal il y a tout juste un an. Hier conçus comme des lieux pour dormir, les hôtels sont aujourd’hui de plus en plus des lieux pour échanger, consommer des services, se divertir et même travailler. En un mot, des lieux pour vivre. Mieux. Ils incarnent même, à l’échelle du quartier, des espaces de vie fonctionnant en écosystème avec ses habitants, ses visiteurs d’un jour ou de plusieurs, ses usagers et, n’ayons pas peur des mots, ses citoyens. En dépit de la conjoncture exceptionnellement maussade, l’hospitality demeure une nouvelle clé de lecture de la cité où ses fonctions se mélangent, s’hybrident, s’entrechoquent. Il faut avoir un peu d’audace et beaucoup de courage pour croire encore en ce produit fascinant. Et demain ? L’hôtel redeviendra-t-il cet objet désirable, ce lieu d’évasion, ce carrefour urbain où les vies et les envies se croisent ? Il faut y croire fermement comme il faut croire que nos bureaux redeviendront bientôt autant de flagships de nos entreprises en même temps qu’une partie de leur raison d’être. Il faut y croire passionnément comme il faut croire que nos logements retrouveront, un jour, leur fonction ini-tiale d’antre privé familial. Il faut y croire démesurément comme il faut croire que les commerces renoueront avec leur fonction d’échanges à tous les niveaux. Il est temps que les actifs immobiliers renouent enfin avec leur usage fondamental. En attendant d’en accueillir de nouveaux et de multiples...
Rendez-vous le vendredi 29 janvier 2021 de 9h00 à 10h00 pour la conférence Les Matins de Business Immo : Baromètre de l’investissement hôtelier - Comment l’hôtellerie pourra-t-elle rebondir ?
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Sandra Roumi, présidente