C’est dans le bâtiment de la Monnaie de Paris réhabilité par l’agence de Philippe Prost que d’architectures et la MAF ont organisé le 24 janvier dernier une soirée où étaient invités tous les abonnés de d’a. Cet événement leur a offert l’opportunité de visiter le musée et l’exposition du 11 Conti, "Women house : La maison selon elles". Lors des vœux de bienvenue, Emmanuel Caille, rédacteur en chef du magazine a voulu rappeler les menaces qui pèsent aujourd’hui sur les petites et moyennes agences.
« Ces dernières décennies ont vu la constitution et la montée en puissance d’agences d’architecture générant d’importants chiffres d’affaires et rassemblant en leur sein de nombreux collaborateurs. C’est ce qui ressort du classement par chiffre d’affaires que d’a édite chaque année en décembre.
S’il faut se réjouir de la vitalité dont témoigne ce développement, il serait naïf d’en conclure que l’architecture, comme activité culturelle et sociale, se porte bien.
On sait que le revenu médian des architectes tourne en France autour de 2500 euros par mois. Cela signifie que la grande majorité des architectes peine à accéder à la commande. Et si tous – gros et petits – ont de plus en plus de mal à se faire payer correctement, on comprend que la situation peut devenir dramatique pour les plus modestes.
Les moyennes et petites structures sont aujourd’hui menacées.
Or, par le travail qu’elles effectuent, des centres urbains aux campagnes en passant par ces bourgs que l’on dit à l’agonie, elles contribuent activement au développement, voire à la survie de ces territoires. Mais surtout, leur présence au plus près des habitants, est vitale pour l’image et la légitimité de la profession tout entière.
Avant de s’afficher en tête du classement par chiffre d’affaire de d’a, les grosses agences ont commencé seules, comme des artisans. C’est pourquoi il est aujourd’hui de la responsabilité de ces agences parvenues à un statut économique national de protéger leurs confrères débutants ou œuvrant à de plus modestes échelles.
La commande publique est de moins en moins accessible aux petites agences. Seules les agences ayant de nombreuses références ou ayant un chiffre d’affaires minimum pourront bientôt prétendre aux concours. Le nombre de co-traitants exigés, même dans des commandes à petits budgets, oblige également les agences à partager des honoraires déjà considérablement réduits.
La question n’est évidemment pas de demander à partager le gâteau, non pas seulement parce que ce serait naïf, mais parce qu’il y a – ou plutôt il y devrait avoir – de la place pour tout le monde, sachant que le champ d’intervention de l’architecture est très loin d’atteindre l’amplitude que l’on pourrait espérer. Tout le monde gagnera à défendre les petites et moyennes structures, mais ce sont les plus forts économiquement qui ont le pouvoir d’agir et à qui incombe cette responsabilité. »
Emmanuel caille
« Ces dernières décennies ont vu la constitution et la montée en puissance d’agences d’architecture générant d’importants chiffres d’affaires et rassemblant en leur sein de nombreux collaborateurs. C’est ce qui ressort du classement par chiffre d’affaires que d’a édite chaque année en décembre.
S’il faut se réjouir de la vitalité dont témoigne ce développement, il serait naïf d’en conclure que l’architecture, comme activité culturelle et sociale, se porte bien.
On sait que le revenu médian des architectes tourne en France autour de 2500 euros par mois. Cela signifie que la grande majorité des architectes peine à accéder à la commande. Et si tous – gros et petits – ont de plus en plus de mal à se faire payer correctement, on comprend que la situation peut devenir dramatique pour les plus modestes.
Les moyennes et petites structures sont aujourd’hui menacées.
Or, par le travail qu’elles effectuent, des centres urbains aux campagnes en passant par ces bourgs que l’on dit à l’agonie, elles contribuent activement au développement, voire à la survie de ces territoires. Mais surtout, leur présence au plus près des habitants, est vitale pour l’image et la légitimité de la profession tout entière.
Avant de s’afficher en tête du classement par chiffre d’affaire de d’a, les grosses agences ont commencé seules, comme des artisans. C’est pourquoi il est aujourd’hui de la responsabilité de ces agences parvenues à un statut économique national de protéger leurs confrères débutants ou œuvrant à de plus modestes échelles.
La commande publique est de moins en moins accessible aux petites agences. Seules les agences ayant de nombreuses références ou ayant un chiffre d’affaires minimum pourront bientôt prétendre aux concours. Le nombre de co-traitants exigés, même dans des commandes à petits budgets, oblige également les agences à partager des honoraires déjà considérablement réduits.
La question n’est évidemment pas de demander à partager le gâteau, non pas seulement parce que ce serait naïf, mais parce qu’il y a – ou plutôt il y devrait avoir – de la place pour tout le monde, sachant que le champ d’intervention de l’architecture est très loin d’atteindre l’amplitude que l’on pourrait espérer. Tout le monde gagnera à défendre les petites et moyennes structures, mais ce sont les plus forts économiquement qui ont le pouvoir d’agir et à qui incombe cette responsabilité. »
Emmanuel caille