Du collaboratif au collabora(c)tif
Collaboratif : la sémantique a fait son irruption presque sans prévenir dans notre vocabulaire immobilier. Après les séries du bien-être au travail et avant celle de la raison d’être, le collectif a pris une place de plus en plus grande au sein de nos espaces de travail, de vie et d’échanges. La crise du Covid-19 n’a fait qu’accélérer une tendance sourde et profonde : le collaboratif prend désormais le pas sur l’individuel. Avec une limite : les nouvelles normes de distanciation sociale qui se doublent de nouveaux standards sanitaires. Le bureau devient un hub de rencontres. Les commerces se transforment en lieux de flux et d’échanges. Les hôtels muent en espaces de divertissement. Les écoles se tiennent partout sauf dans une salle de classe et principalement hors les murs. Les logements, enfin, abritent désormais des bureaux, exigent un extérieur et retrouvent le goût des fourneaux. Tous ces nouveaux usages cochent un point commun : ils mettent le collaboratif au centre des lieux. Cette règle de la primauté du collaboratif prend racine dans deux sources : les nouveaux besoins des utilisateurs au sens générique du terme et la nécessaire disruption digitale. Utilisateurs qui se muent désormais en véri-tables consomma(c)teurs. Combinés, ces deux facteurs expliquent sans mal et en vrac l’explosion du coworking, la mise à mal du bail 3/6/9, la remise en question des modèles traditionnels de commerce. Le phénomène n’est pas récent. Quand, en septembre 2017, Business Immo décide de lancer in interiors, une revue hybride sur les nouveaux usages et le pouvoir des lieux, cette tendance pointe déjà un peu le bout de son nez. Trois ans et treize éditions de la revue in interiors plus tard, le sujet a pris ses aises dans au moins trois de nos dossiers. « Coworking », « Immeuble communauté » et maintenant collaboratif : embarquez-vous pour la grande odyssée au cœur de ce que nous avons en commun.
Sandra Roumi - Présidente