Commandes privées, vocations publiques
En matière de commande architecturale, si la frontière entre acteurs publics et privés devient de plus en plus poreuse, l’inquiétude devrait être ailleurs : le transfert de la mission d’intérêt public à des acteurs privés dont ce n’est pas la culture. Pour son numéro de décembre 2018, AA fait le constat de ces porosités, s’interroge sur ces nouvelles façons de faire la ville et rend compte de pratiques, certaines exemplaires, d’autres contestables.
En France, la part des travaux des architectes dévolue à la commande privée augmente régulièrement depuis 10 ans. Le bouleversement des jeux d’acteurs augure de nouvelles façons de faire la ville, ainsi que l’illustre dans les pages de ce N°428 le bilan dressé par Catherine Sabbah de Réinventer Paris I, premier appel à projets urbains innovants d’une longue série.
De plus en plus, les acteurs privés s’arrogent – ou se voient confier – une vocation publique auparavant échue à l’État. Reste l’enjeu économique de l’architecture, dont Reinier de Graaf d’OMA rappelle l’importance. Pour le président de Novaxia, un investisseur-développeur français, il est aujourd’hui plus judicieux, pour un particulier, de placer son argent dans la transformation urbaine que dans une banque. Particuliers faisant l’objet de tous les soins de « commercialisateurs » qui vantent les méritent de l’ultra-personnalisation du logement.
Faut-il inscrire ces nouveaux paradigmes dans un rapport d’opposition ? Architecte et promoteur, la double casquette existe depuis longtemps et sans doute faut-il plutôt lire des dialectiques. Parmi lesquelles celle portée par Maja Hoffmann à Arles, laquelle, avec sa Fondation Luma, redéfinit le rôle du mécénat culturel. Enjeu économique et qualité architecturale font parfois bon ménage, comme l’illustrent les bureaux de Christian Kerez à Lyon Confluence et les logements de MAIO à Barcelone. Des dérives, il en existe aussi, en témoigne une opération signée AAVP et Aires Mateus à Clichy-Batignolles, où le promoteur a jugé bon se passer, par endroits, des recommandations de ses architectes. Un cas d’école.
Accéder à l'édito du n°428
Pour acheter le n°428 cliquez ici
En matière de commande architecturale, si la frontière entre acteurs publics et privés devient de plus en plus poreuse, l’inquiétude devrait être ailleurs : le transfert de la mission d’intérêt public à des acteurs privés dont ce n’est pas la culture. Pour son numéro de décembre 2018, AA fait le constat de ces porosités, s’interroge sur ces nouvelles façons de faire la ville et rend compte de pratiques, certaines exemplaires, d’autres contestables.
En France, la part des travaux des architectes dévolue à la commande privée augmente régulièrement depuis 10 ans. Le bouleversement des jeux d’acteurs augure de nouvelles façons de faire la ville, ainsi que l’illustre dans les pages de ce N°428 le bilan dressé par Catherine Sabbah de Réinventer Paris I, premier appel à projets urbains innovants d’une longue série.
De plus en plus, les acteurs privés s’arrogent – ou se voient confier – une vocation publique auparavant échue à l’État. Reste l’enjeu économique de l’architecture, dont Reinier de Graaf d’OMA rappelle l’importance. Pour le président de Novaxia, un investisseur-développeur français, il est aujourd’hui plus judicieux, pour un particulier, de placer son argent dans la transformation urbaine que dans une banque. Particuliers faisant l’objet de tous les soins de « commercialisateurs » qui vantent les méritent de l’ultra-personnalisation du logement.
Faut-il inscrire ces nouveaux paradigmes dans un rapport d’opposition ? Architecte et promoteur, la double casquette existe depuis longtemps et sans doute faut-il plutôt lire des dialectiques. Parmi lesquelles celle portée par Maja Hoffmann à Arles, laquelle, avec sa Fondation Luma, redéfinit le rôle du mécénat culturel. Enjeu économique et qualité architecturale font parfois bon ménage, comme l’illustrent les bureaux de Christian Kerez à Lyon Confluence et les logements de MAIO à Barcelone. Des dérives, il en existe aussi, en témoigne une opération signée AAVP et Aires Mateus à Clichy-Batignolles, où le promoteur a jugé bon se passer, par endroits, des recommandations de ses architectes. Un cas d’école.
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