Le bois, en forme olympique
Alors que le contexte sanitaire mondial a récemment contraint les organisateurs japonais à reporter d’un an les Jeux Olympiques 2020, les Jeux parisiens sont eux, bien maintenus pour 2024. Bien décidée à se tenir 55% en dessous des émissions de carbone des JO de Londres, la SOLIDEO (Société de livraison des ouvrages olympiques) ambitionne de profiter de l’occasion pour valoriser « l’excellence française » aux yeux du monde entier. Mais il s’agit surtout d‘anticiper concrètement l’après-JO. C’est-à-dire avant tout de viser 2025 en créant des quartiers mixtes, accessibles et intégrés à la métropole, dans des secteurs en plein développement de la Seine Saint-Denis. 2024 est ainsi pensée comme un simple moment T dans la vie de ces quartiers, qui ne seront adaptés que pour quelques mois sous la forme du cluster des médias et du village olympique. Plus que cela, quitte à fournir cet effort, la SOLIDEO a pour dessein de réaliser un projet non seulement engagé dans un métabolisme plus écologique – avec une réflexion sur le cycle de l’eau, des déchets, l’acheminement et le cycle de vie des matériaux, sur l’économie et production d’énergie renouvelable, la perméabilité des sols, la biodiversité – mais aussi adapté au climat de 2030, et surtout démonstrateur pour la transition écologique du secteur du BTP, qui devra bien avenir au vu des enjeux climatiques du siècle. Pour atteindre ces objectifs, la SOLIDEO s’est engagée à recourir massivement aux matériaux biosourcés, et notamment au bois. Avec ce grand projet à forte visibilité, l’ambition consiste à la fois à fédérer les acteurs déjà engagés de manière à les faire monter en compétence, mais aussi à engager les autres filières dans la transition. Mis à part pour ces dernières, l’objectif est surtout quantitatif car les techniques constructives employées resteront des solutions simples, courantes et bien maîtrisées, pour éviter les ATEx et autres surprises : il ne faut pas s’attendre à quoi que ce soit d’expérimental pour la construction bois. Qu’importe, au-delà des programmes de logement et de bureaux, celle-ci a un tour d’avance dans la routine sportive des européens. En témoignent les nombreux courts de tennis, piscines, gymnases qui ponctuent nos villes et territoires ruraux, incarnant la capacité du bois à assurer non seulement de grandes portées structurelles mais aussi à fabriquer d’étonnants et confortables cadres de jeu, comme ce numéro propose de le montrer. En ce qui concerne Paris 2024 dans ce secteur-là, on se contentera à 95% de recourir aux équipements dont on dispose déjà, stratégie pertinente d’un point de vue économique et écologique pour une métropole déjà largement équipée. Car en matière de carbone, il y a mieux que de construire en bois : ne pas construire du tout ! Raison pour laquelle les structures démontables et réemployables intéressent de plus en plus le secteur de l’événementiel. Voilà qui augure encore d’autres occasions pour le bois de montrer ses atouts.
Sarah Ador
Alors que le contexte sanitaire mondial a récemment contraint les organisateurs japonais à reporter d’un an les Jeux Olympiques 2020, les Jeux parisiens sont eux, bien maintenus pour 2024. Bien décidée à se tenir 55% en dessous des émissions de carbone des JO de Londres, la SOLIDEO (Société de livraison des ouvrages olympiques) ambitionne de profiter de l’occasion pour valoriser « l’excellence française » aux yeux du monde entier. Mais il s’agit surtout d‘anticiper concrètement l’après-JO. C’est-à-dire avant tout de viser 2025 en créant des quartiers mixtes, accessibles et intégrés à la métropole, dans des secteurs en plein développement de la Seine Saint-Denis. 2024 est ainsi pensée comme un simple moment T dans la vie de ces quartiers, qui ne seront adaptés que pour quelques mois sous la forme du cluster des médias et du village olympique. Plus que cela, quitte à fournir cet effort, la SOLIDEO a pour dessein de réaliser un projet non seulement engagé dans un métabolisme plus écologique – avec une réflexion sur le cycle de l’eau, des déchets, l’acheminement et le cycle de vie des matériaux, sur l’économie et production d’énergie renouvelable, la perméabilité des sols, la biodiversité – mais aussi adapté au climat de 2030, et surtout démonstrateur pour la transition écologique du secteur du BTP, qui devra bien avenir au vu des enjeux climatiques du siècle. Pour atteindre ces objectifs, la SOLIDEO s’est engagée à recourir massivement aux matériaux biosourcés, et notamment au bois. Avec ce grand projet à forte visibilité, l’ambition consiste à la fois à fédérer les acteurs déjà engagés de manière à les faire monter en compétence, mais aussi à engager les autres filières dans la transition. Mis à part pour ces dernières, l’objectif est surtout quantitatif car les techniques constructives employées resteront des solutions simples, courantes et bien maîtrisées, pour éviter les ATEx et autres surprises : il ne faut pas s’attendre à quoi que ce soit d’expérimental pour la construction bois. Qu’importe, au-delà des programmes de logement et de bureaux, celle-ci a un tour d’avance dans la routine sportive des européens. En témoignent les nombreux courts de tennis, piscines, gymnases qui ponctuent nos villes et territoires ruraux, incarnant la capacité du bois à assurer non seulement de grandes portées structurelles mais aussi à fabriquer d’étonnants et confortables cadres de jeu, comme ce numéro propose de le montrer. En ce qui concerne Paris 2024 dans ce secteur-là, on se contentera à 95% de recourir aux équipements dont on dispose déjà, stratégie pertinente d’un point de vue économique et écologique pour une métropole déjà largement équipée. Car en matière de carbone, il y a mieux que de construire en bois : ne pas construire du tout ! Raison pour laquelle les structures démontables et réemployables intéressent de plus en plus le secteur de l’événementiel. Voilà qui augure encore d’autres occasions pour le bois de montrer ses atouts.
Sarah Ador