ESPCI Réhabilitation et extension
Description du projet
L’enjeu du concours international, lancé par la ville de PARIS, était double :
Il s’agit, à terme, de doubler la surface de l’école. Ceci afin de répondre à l’accroissement de ses besoins et de lui donner des espaces à la hauteur de son prestige à l’international.
Egalement, il s’agit de rendre ses locaux évolutifs et adaptables aux besoins changeants.
Pour répondre à cet enjeu, la question de la conservation des espaces existants était à reposer.
Fallait-il ne rien toucher de l’existant et réparer ce qui était en place et empêcher l’extension naturelle de l’école ?
Ou fallait-il admettre de conserver uniquement ce qu’il y avait de plus intéressant de son histoire (à savoir la façade historique des années 30) comme socle d’une mémoire solide ? Ce socle mémoire sera complété par un développé régulier de portique revêtu d’une matière générique. Ceci afin de dessiner, à la demande des chercheurs, des bâtiments dont tous les espaces seront évolutifs.
L’ESPCI OU LE DÉVELOPPEMENT EN SPIRALE
Ainsi, se pose la question de l’architecture de l’ilot de la nouvelle Ecole. En plan de masse, une fois l’enroulement du plan d’étage type installé sur le site, l’analogie avec la spirale est une façon de penser l’expansion de l’école à partir du « connecteur ». Et, c’est à partir de cette densité linéaire et homogène qu’on décidera d’installer, sur le site, un modèle dit de continuum qui se définirait comme un enroulement en mouvement, reconnecté sur lui-même. Cette figure se déroule de manière enveloppante à partir des bâtiments installés en limite de l’îlot. Elle engage avec elle un espace intérieur qui, loin d’être ce qui reste quand les ouvrages ont été disposés, présente une géométrie nouvelle et parfaite : celle du triangle rectangle.
La structure du tracé et de l’alignement des édifices installés sur la rue Vauquelin resterait la même. On pourrait dire alors que l’architecture de l’îlot de la nouvelle Ecole est une architecture spécifique, née de tous les impératifs présents sur le site.
Le plan type de l’étage fonctionnel, mis au point sur une épaisseur idéale pour y loger les espaces fondamentaux du programme (laboratoires, bureaux des chercheurs, assistances logistiques et techniques) s’ancre sur l’Entrée de l’Ecole puis déroule ses surfaces sur la rue Rataud, sur la mitoyenneté sud de l’ilot, en direction de la salle des machines (conservée et restaurée dans le projet) pourse retourner et s’ancrer sur la ligne de départ de la figure : l’Espace d’Entrée de l’ESPCI et ses plateaux du dessus qui rassemblent les salles de réunions, les différentes salles d’amphithéâtres et le grand amphithéâtre.
Dessinée comme l’embout d’une fiche de connexion USB, chromée comme sa pièce de contact, l’articulation d’entrée à l’Ecole, le « connecteur » regroupe tous les points de connexion des élèves et des chercheurs entre eux et dégage de grandes et belles surfaces ouvertes d’échanges et de convivialité pour tous ceux qui vivent l’Ecole énergiquement.
Est-ce le départ ou le prolongement de la figure ? Toujours est-il que les bâtiments qui se calent sur la rue Pierre Brossolette s’inscrivent dans la continuité parfaite de la figure qui s’enroule sur elle-même au sud de la parcelle. A peine épaissis pour installer les conditions d’un meilleur fonctionnement et celles d’une optimisation des surfaces construites, ces bâtiments finissent le dessin d’un plan d’ensemble continu qui déroule ses activités et son enseignement sans la moindre rupture de charge fonctionnelle.
L’ARCHITECTURE EN RÉSULTATC’est une grande muraille, rougeoyante par ses briques, qu’on découvre d’abord en faisant le tour de l’îlot Brossolette.
Les deux étages, les plus bas, surmontant eux-mêmes une assise continue de pierres meulières, posée en demi-décaissé, constituent le socle-mémoire du déroulé des portiques de façade, recouverts de mosaïques d’émaux noirs et de nacres dorées assemblés de manière désordonnée. Les effets précieux de brillance ponctuels (constatations aléatoires de sonorités nacrées) accompagnant une lumière profonde se confortant en montant vers l’acrotère.
De manière générale, les grands cadres de façade s’imposent comme la matière générique de la proposition. On les retrouve sur toutes les faces du projet, suivant qu’ils se situent, à l’aplomb, juste au-dessus des façades en briques, conservées en l’état, ou qu’ils bâtissent le développé (toute hauteur) des façades sur jardin et sur patio des laboratoires. Ils sont les nouveaux supports de la nouvelle écriture de l’Ecole, faite de briques, de nacres et de verre, assemblés par une hybridation assumée, pour ne former qu’UNE même architecture.
Et, pendant que de grandes plaques verticales et ondulantes de verre cintré (faisant office de garde-corps) couvrent les grands cadres noirs de la façade d’Entrée, le dispositif des portiques se complète sur le jardin, par de grandes surfaces de verre, de belle et pure pla-néité qui s’appuient sur le plus grand côté du triangle et sur celui qui trace son hypoténuse. L’effet est immédiat : la triangulation de l’espace construit sur la géométrie du Jardin provoque un effet surprenant de mise en abyme.
La mise en abyme est un procédé permettant de créer un trouble dans la convention narrative des édifices. On l’utilise, ici, comme un récit construit autour du jardin et qui consiste à représenter la par tie haute de l’oeuvre, dans l’oeuvre elle-même. On retrouve, dans cette installation, l’autosimilarité et le principe des fractales ou celui de la récursivité en mathématiques.
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