Ilôt des Marines

Un projet en phase avec le  territoire,  la ville et le quartier

• A l’échelle du territoire

Notre projet s’inscrit dans le grand paysage du littoral de la baie de Saint Paul. Il est positionné sur un cordon dunaire initialement très boisé encore lisible à l’Est du site. Nous avons voulu ici prolonger cette image de forêt littorale en proposant des continuités boisées fortes tant en périphérie du projet qu’au cœur des îlots, dans laquelle se répartiraient les bâtiments et en préservant la quasi-totalité des grands arbres remarquables du site..

• A l’échelle de la ville

Le centre ville de Saint Paul est en pleine mutation, ce projet en est un des premiers jalons, il s’inscrit dans une politique volontariste de densification. Les intentions programmatiques sont transcrites dans le projet, en particulier la volonté d’un marquage horizontal des bâtiments en front de mer avec deux émergences (bâtiments tour) ponctuelles. Une des émergences, positionnée le long du mail piéton sert de signal, de jalon urbain et de marquage de cet axe fort.

• A l’échelle du quartier

Au-delà de ces intentions générales, le projet est positionné dans un quartier situé entre la rue commerciale Leblond et le quai Gilbert. Il s’est agit ici d’assurer des relations fonctionnelles, visuelles et d’échelle avec ce quartier, en limitant les ruptures malgré la densité du projet. Pour se faire les bâtiments en périphérie des îlots sont de hauteurs moindres que ceux positionnés en cœur d’îlot, à l’exception ponctuelle des tours. L’organisation des bâtiments et du plan masse conserve par ailleurs la trace de la trame viaire orthogonale omniprésente dans les villes de la Réunion, altérée au droit du mail piéton réglé lui par la relation à l’ancien marché préservé. Ce marquage fort du mail représente bien les deux entrée opposées du projet tant coté rue Marius que du quai Gilbert et se prolongeant jusqu’à la mer et y rejoignant le sentier littoral. La ville y renoue donc des liens avec son littoral.

• Un projet tropical

Ce projet se doit d’être tropical. Pour cela nous avons :

-Travaillé sur des îlots ouverts, préservant un fort potentiel de ventilation et de brassage aérodynamique évitant l’asphyxie des cœurs d’îlots et à l’échelle maîtrisée.

-Créé des espaces publics, semi publics et privatifs de qualité, ou il fera bon se promener, se détendre, se retrouve, se rencontrer.

-Pris en compte le risque inondation en limitant l’emprise bâtie au rdc et en proposant des solutions d’aménagement appropriée (dépression faisant office de bassin d’orage, noues paysagères, infiltration des eaux de toiture, terrasses végétales).

Un projet mettant en valeur le patrimoine historique de Saint Paul

Ce projet doit aussi s’ancrer dans son histoire, gage de son appropriation, nous proposons donc de :

-Préserver et mettre en valeur le patrimoine architectural constitué du marché couvert, sa longère associée et de la gare CFR et son annexe.

-Imaginer  une architecture retranscrivant des archétypes traditionnels, adaptée au climat et (toiture à larges débords, filtres, balcons filants et suspentes, pergolas protectrices, protections solaires) et par là s’intégrant au mieux à l’histoire architecturale de Saint Paul.

-Redonner au jardin tropical toute son importance et sa place en cœur d’îlot à l’image de ce qu’il était autrefois à Saint Paul en replantant et préservant la quasi-totalité des arbres remarquables existants.

• Un projet ouvert, à vivre

Au-delà de ces intentions ce projet doit accueillir des gens pour y vivre, travailler, se détendre, nous avons donc :

-Favorisé la mixité sociale, l’interculturalité,  par la typologie des îlots ouverts, par la multiplicité des lieux de rencontre (placettes, promenades, jardins, place du marché). La variété des espaces, des typologies, des perspectives, des fonctions (lieux de vie, de commerce, de travail, de culture) doit favoriser cette mixité et prolonger le fonctionnement de la mosaïque culturelle de la Réunion.

-Créé une relation piétonne fonctionnelle, commerciale, visuelle et d’agréments, majeure entre la rue Marius et le quai Gilbert, s’affranchissant de la rue et ouvrant le quartier et la ville sur le littoral. Cette liaison s’articule autour d’événements ponctuant le parcours et l’agrémentant.

Ce mail est lui-même rythmé par des césures, de l’ancien marché, de la longère, des commerces, puis du quai Gilbert, il constitue l’armature piétonne du projet et de ce quartier de Saint Paul. Parfois couvert, toujours ombragé, il se dilate dans le cœur de l’îlot pour accueillir des terrasses et petites activités (glacier, bar, snack ….) et aussi en périphérie de l’ancien marché pour devenir structure d’accueil d’étal pour un nouveau marché couvert à dominante artisanale et produits peï.

-Réinvesti l’espace du marché, envahi par les voitures et l’anarchie des camions bars. Cet espace doit devenir le lien entre la ville et la mer et non une coupure comme il le constitue aujourd’hui.

-Privilégié une implantation des bâtiments en périphérie des ’îlots de manière à faire bénéficier à tous des vues offertes dès que l’on est un peu en hauteur, tant sur la mer que sur la montagne.

• Un projet environnemental

L’approche environnementale a retenu toute notre attention. En effet, il n’y a pas de solution type pour ce genre de projet. Il fallait ici coller à une réalité locale tout spécialement au niveau climatique, base de notre travail sur la thermique du bâtiment et la gestion de l’eau.

La philosophie du projet est axée sur des principes simples et peu coûteux : l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas, un projet passif avec un minimum de systèmes coûteux et fragiles, traiter les nuisances à la source. C’est pourquoi nous avons, entre autre, cherché à optimiser le rafraîchissement naturel (protection solaires efficaces, étude aéraulique fine, utilisation du végétal), limiter le recours à la climatisation (zonage thermique), limiter le risque d’inondation (toitures végétales, faible imperméabilisation, pas de réseau EP enterrés, bassins d’orage)…