Villa T. - TAA Toulouse

Description du projet

Le projet a pour objet la réhabilitation d’une maison de ville au centre de Toulouse (Région Occitanie, France).

Le site du projet se trouve dans le centre de Toulouse, dans le quartier Montplaisir. Ce-dernier se situe entre le Canal du Midi et le jardin des Plantes. Entre le chemin de fer et le Canal se trouve le bassin du Radoub créé au XIXe pour entretenir les péniches. Le site est ainsi compris dans la zone de protection des monuments historiques.

La maison existante est un R+1 plus combles, qui a été divisée en 4 logements, aujourd’hui extrêmement vétustes. Elle répond à la plupart des critères de cette typologie spécifique à la région : corniche, brique en façade, toiture à deux pentes parallèles à la rue, encadrement de la porte et des fenêtres, rosaces au-dessus des ouvertures. Le projet est de réaliser une maison familiale neuve, tout en conservant uniquement la façade historique de la « Toulousaine ».

La maison est divisée en deux zones. La « partie nuit » occupe le 2 étages supérieurs tandis que la « partie jour » fait le lien entre le niveau de la rue et celui du jardin.  On peut parler de deux duplex superposés, le « duplex vie », et le « duplex nuit ». Le « duplex vie » en lien avec le rez de jardin, est composé d’une cuisine ouverte sur la double hauteur, derrière une porte intégrée aux meubles de cuisine, sont implantés les espaces servants, chaufferie, vestiaire, cellier, buanderie et cave. A l’étage du « duplex vie », un seul espace, salon et salle à manger articulé par la cheminée, ouvert en balcon sur la double hauteur de la cuisine et le jardin.

Le « duplex nuit », se compose au niveau inférieur de deux suites enfants articulées par le couloir bibliothèque et leur toilettes, au dernier niveau, jouant avec la pente du toit, la suite parentale et la chambre d’amis et le bureau.

Côté rue, le parti architectural a été de constituer une façade pouvant s’inscrire au mieux dans la séquence urbaine de la rue du Japon. Les hauteurs des corniches et des toitures viennent se caler sur celles des maisons mitoyennes. De ce fait la corniche historique est tronçonnée, pour être surélevée au niveau de la corniche existante de la maison mitoyenne de droite, qui a un caractère patrimonial fort, ce qui n’est pas de cas de celle de gauche.

Cette façade est constituée de briques couleur « paille ».  Sa modénature caractéristique de la typologie de la « toulousaine » est riche. Elle mérite donc d'être remise en valeur et débarrassée des éléments parasitaires apparus avec le temps (tels que des installations électriques apparentes). L’interstice entre la façade du RDC et la corniche (toutes 2 conservées) est traité avec sobriété et neutralité.  La brique choisie est la même que l’existante, soit couleur « paille ». Les proportions verticales des ouvertures font écho aux existantes. Elles sont calées selon les trames déjà présentes. En référence au bâtiment voisin (28bis), un soin tout particulier est donné à la serrurerie : lisses, brise-soleil mobiles, grilles de soupirail.

Côté jardin, l’environnement est différent, plus intime car sans vis-à-vis. Le traitement de la façade est contemporain. Cela permet d’ouvrir largement les rez-de-jardin et rez-de-chaussée grâce à un mur rideau en double hauteur, ce qui permet de faire pénétrer largement la lumière dans le « duplex vie », et de diffuser celle-ci grâce au plafond béton lasuré du plancher haut. La façade jardin est en béton préfabriqué et reprend le rythme des ouvertures de la façade sur rue.

Ainsi, l’ensemble est construit en murs bétons bilames à l’intérieur des mitoyens de la maison, à l’exception des planchers et de l’escalier qui sont coulés en place. De cette façon, la maison n’a pas besoin d’être climatisée, on joue sur l’inertie thermique. Grâce aux fenêtres de toits implantées au droit de la cage d’escalier, on fait du free cooling en périodes chaudes. Les fenêtres étant toutes occultées par des stores à lamelles orientables, on peut rafraîchir naturellement l’ensemble la maison.

Le calepinage des éléments bétons et des planches de coffrages, dialogue avec les éléments en bois intérieurs, que ce soit la cuisine intégrée, la bibliothèque/garde-corps de l’escalier, le meuble de la cheminée, et les meubles des dressings. Les joints des uns et des autres filent bien que leur matérialité soit différente. Le contraste entre le béton lasuré et le chêne clair, met en relief la dualité de la maison, bâti historique/construction contemporaine, espace intimes/ espace muséal, espaces  vie et réception/ espace nuit et intimes. La règle a été de ne rien implanter sur les murs bétons, ni interrupteurs, ni luminaires, ni tableau.

La conception fait appel à quelques grands classiques de l’imaginaire architectural, la bibliothèque qui s’enroule autour de l’escalier fait référence à la tour du savoir de l’antique Babylone, sa trémie étant évidée de 15 cm sur la hauteur des quatre niveaux. Elle permet de relier le ciel, par les quatre fenêtres de toit, à la terre du rez de jardin, mais aussi tous les espaces de la maison du premier au dernier niveau et de ne faire qu’une, elle favorise aussi la circulation de l’air du rez de jardin au dernier niveau. La rampe qui relie le rez de rue au rez de jardin, est fonctionnelle pour pouvoir facilement entrer et sortir vélos et les bacs poubelles de la cave, elle fait référence à la rampe du Guggenheim de New-York, le garde-corps de l’escalier devient cimaise pour les peintures de Raymond Espinasse.  Les espaces de circulations qui s’enroulent autour de la trémie droite de l’escalier, étant à la fois bibliothèque et espace muséal.

Le jardin est un vide engazonné, composé du couloir de nage de la piscine, implanté tel un bassin dans la continuité de la rampe qui prolonge la perspective depuis la porte d’entrée. Ce dispositif renforce la simplicité et l’abstraction du plan, mais aussi par son dépouillement, l’intimité du lieu. Le mur de fond est à nouveau un espace servant, à la fois local piscine pour moitié et poulailler pour l’autre. Une clôture en Xtend, permet d’isoler les poules du jardin. La jardinière plantée de bambous, est surélevée, pour permettre de cacher la vue sur le talus de la voie ferrée.

La maison étant d’une largeur sur rue de six mètre, sa conception cherche à optimiser les volumes et joue avec ceux-ci, les hauteurs des étages n’est pas constantes volontairement, plus haut sur le niveau salon/séjour, plus bas sur le coin préparation cuisine, mais en double hauteur sur l’espace repas, intime dans les chambres des enfants , sous rampant dans la suite parentale. Elle recherche également par le mobilier conçu sur mesure, tel un bateau, à optimiser les rangements pour ne pas ressentir un encombrement sur les perspectives qu’elle propose.

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Année de réalisation

Coût du projet

Entre 100K€ et 1M€

Surface

258m2

Département

Haute-Garonne

Ville

Toulouse

Code Postal

31400

A propos de l'agence TAILLANDIER ARCHITECTES ASSOCIES

Présentation

Taillandier Architectes Associés réalise des projets de maîtrise d’œuvre architecturale et urbaine depuis 1993 , pour des Maîtres d’ouvrages publics et privés. Les projets abordés sont variés tant par le programme, que par le contexte, géographique, rural ou urbain, que par la spécificité de la réalisation qu’elle soit neuve ou en réhabilitation. Enrichie par une expérience architecturale plurielle et passionnée par les questions urbaines, l’agence a développé en...

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